
1) ça part de mon mémoire de philosophie sur la Bild-Théorie chez le 1er Wittgenstein (sujet que je trimballe depuis que je suis ado, il me tient donc à cœur), et du constat d’isomorphisme entre langage (proposition logique) et un état de choses mondain (fait atomique). La syntaxe en tant qu’image du monde.
2) j’ai toujours voulu arriver à créer un lien entre mes idées pratiques (artistiques) et théoriques analytiques (philo), et le clivage entre les deux m’a toujours posé un problème. Depuis que je travaille avec des langages de programmation (html/php/javascript) et que je commence à les comprendre, ce problème se résoud de plusieurs manières :
- j’aborde le langage de programmation comme un langage naturel (pas moins naturel que les propositions logiques wittgensteiniennes). Le langage de programmation est efficace (c’est oui ou non). Il crée véritablement un lien entre langage et monde, et cela à deux niveaux : d’une part, je peux créer mon propre microcosme dont je suis dieu, en créant des variables de départ et en leur attribuant des commandes auxquelles elles doivent impérativement obéir; d’autre part et de manière plus pratique, quand je crée des images sur mon site et que je les mets dans un contexte, cela est uniquement possible grâce au code html ou autre. Visionner le code source d’une page web, et voir ce à quoi ce code ressemble dans un browser, c’est presque de la magie.
- Justement, parlant de magie, je vois le langage de programmation un peu comme de la magie, il est comme le verbe qui fait, p.ex. chez Harry Potter, quand il dit lumos et que la lumière arrive ^_^ j’ai toujours souffert de l’inefficacité de notre langage, qui est si flou et équivoque.
3) intervient aussi mon rapport extrêmement physique aux ordinateurs … à la question why do i love computers so much? je réponds because they buzz to me gently … ça aussi fait partie du constat que depuis que j’ai appris à aimer les ordinateurs, j’ai de nouveau envie de créer. L’ordinateur me ressemble et donc j’aime travailler avec lui (il me ressemble plus que la feuille de papier ou le crayon).
J’ai beaucoup d’autres idées par rapport à cet enchaînement langage/monde/création artistiques/programmation mais pour l’instant, tout ça n’est que dans ma tête, c’est la première fois que je mets quelque chose par écrit, et tout n’y est pas. (Et j’attends avec impatience que l’un de mes collègues m’apprenne plus sur les différents langages de programmation, je sens que ça pourra me faire avancer.)