Quand on étaient petites, avec ma sœur, ma mère portait Nahema quand elle partait en soirée avec mon père. Je me souviens d’elle, toute belle, habillée pour sortir, me donnant un baiser avant de partir. Enveloppée dans un nuage de parfum. Sensuel et enivrant. Ça me rappelle également les livres érotiques dans la bibliothèque, Alfred de Musset, Teleny, Josefine Mutzenbacher. Ce monde phantasmagorique ne m’a jamais quitté. Il a brûlé un trou dans mon cerveau. Mais ce n’est pas grave.
Le plus important, c’est le souvenir de ce parfum. Et de ma mère, belle. Et des soirées interdites, dans le noir.
J’ai racheté un flacon de Nahema. Pour toi. Mais surtout, pour moi.
J’aime sentir bon, pour moi

Le parfum a le pouvoir extraordinaire de raviver un souvenir que l’on croyait perdu depuis longtemps. Cette longévité de la mémoire olfactive est une des caractéristiques qui la distingue des autres sens comme la vue et l’ouïe
Jean-Paul Guerlain